Prononcez son nom et la plupart des gens pensent au Roi de la pop. Prononcez ce nom devant un brasseur de bières ou de whisky, et il pensera au journaliste, rédacteur et écrivain Michael Jackson, décédé en Aout 2007. Il est tout à fait impossible d’estimer l’impact qu’a eu la mort de Michael Jackson dans le monde de la bière. Il fut indéniablement le plus grand des écrivains de la bière. Tout d’abord rédacteur en chef et assistant éditeur dans ses jeunes années pour différents journaux et magazines, à 35 ans, il sort son premier livre « the world guide to beer », qui l’a imposé à l’échelle mondiale, puis « the great beers of belgium » qui fut son chef-d’œuvre puisque pour lui, la Belgique est le vrai paradis de la bière. Il a donc inspiré le monde entier de la bière.
Surnommé « the Beer Hunter », le chasseur de bière, nom d’une émission de télévision britannique qu’il avait consacré à sa boisson préférée, lors de chaque dégustation, il insistait sur le caractère positif de la bière, mais également il a introduit dans le monde de la bière, tout un vocabulaire au même niveau que celui utilisé en œnologie, notamment ses « tasting note » qui étaient en faite recueillies dans un carnet qu’il gardait continuellement sur lui. Ses notes ont été publiées dans de nombreux journaux du monde entier. Il a donc inspiré le monde entier de la bière, en insistant sur le fait qu’il y a toujours plus dans une bière qu’il n’y paraît au premier abord.
Michael Jackson était le Pavarotti des écrivains de la bière, il a montré une autre voie pour considérer la bière : avec une approche gastronomique. Il fut le premier non brasseur à être admis au sein de la Confédération belge des brasseurs en 1997 grâce à sa renommée mondiale. Chasseur de bière, son travail était donc de trouver les nouvelles bières et gouter était d’après lui un travail épuisant pour les papilles gustatives, mais, comme il se plaisait à le dire : « someone has to dothe job ! »
Voici quelques brasseurs avec qui Michael Jackson a travaillé :
Franck Boon, brasseur qui fut le « relanceur de la gueuze ». Michael Jackson l’admirait, car c’est lui qui lui a tout appris sur le lambic et la gueuze qui sont des boissons très complexes à réaliser, la gueuze était même pour lui, la bière la plus énigmatique du monde. En remerciement, Michael Jackson l’a souvent mis en avant dans ses écrits ou dans des émissions de télévision. Michael Jackson à toujours su trouver le ton juste pour traduire au mieux la personnalité de chaque bière : il disait par exemple de la Cristal, qu’elle était la meilleure pils belge, de la Duvel qu’elle était la Poire Williams des bières blondes fortes, de la Chimay qu’elle possédait un « clean aftertaste » (traduisez qu’elle avait une longueur en bouche fumée et charnue comme l’arôme mais courte). Michael Jackson avait une grande admiration pour des brasseurs comme le Père Théodore de Chimay, Modeste Van den Bogaert, Pierre Celis et Franck Boon. Il fut d’ailleurs à la base de la renaissance et de la reconnaissance de la bière spéciale belge avec Pierre Celis et OBP.
La disparition de Michael Jackson est pratiquement passée inaperçue contrairement à notre Roi de la Pop, mais ses livres sont là pour nous rappeler sa notoriété mondiale : son livre « les Grandes Bières de Belgique » répertorie les cafés et les magasins où se procurer des bières partout dans le monde et des renseignements pour aller les goûter sur place et la totalité du contenu de son bureau a été transmis à l’université d’Oxford : une collection de 1500 livres sur la bière et le whisky, du matériel de recherche, ses célèbres carnet de notes, ses articles de presse, des critiques de livres etc… Après tout, le slogan des brasseurs belges étant « une bière brassée avec amour se déguste avec sagesse », Michael Jackson était l’illustration parfaite de cette sagesse.
Petite anecdote pour en revenir à notre « king of pop », la mort du « Beer Hunter » a alerté les dirigeants de Sonic Music qui ont demandé à un membre du personnel de Michael Jackson de le réveiller en pleine nuit afin d’être certain que ce n’était pas lui qui était mort, mais son homonyme.
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